Juges et démocratie
Bjarne Melkevik, « Juges et démocratie » (2011) 4 Studia Universitatis Babes-Bolyai : Iurisprudentia 146.
L’auteur défend la thèse que « juge » et « démocratie » peuvent se comprendre en tant que cooriginaire. S’opposant vigoureusement à toute opinion mettant l’office du « juge » dans une position aristocratique, ou encore de majesté, l’auteur caractérise une telle position comme stérile et contreproductive, là où il faut plutôt favoriser une coresponsabilité démocratique partagée par tous les acteurs juridiques ou non juridiques. Le juge dans une société qui valorise le « règne du droit » est au service d’un droit démocratique qu’il n’a pas à trahir sous aucun prétexte, ce qui doit nous faire comprendre le droit comme une coentreprise où les plaignantes et les avocats sont indispensables pour toute entreprise juridique digne de ce nom. Le jugement juridique peut alors se comprendre en tant qu’un apprentissage juridico-démocratique ou toutes les parties (le juge inclus) s’ouvrent, autant que possible, à la compréhension complexe d’un souhaitable « vivre ensemble ». L’auteur souligne de la sorte que le droit se fait en « troisième personne pluriel », en tant qu’un « nous » inclusif, et qu’il existe ainsi un « rendre compte » qui est autant juridique que démocratique. Les juges seront aussi jugés, car dans la modernité juridique aussi bien la légalité que la légitimité appartiennent finalement aux propriétaires du droit, à tous qui s’engage en faveur d’un droit moderne et démocratique. En fin de compte, c’est notre responsabilité juridico-démocratique qui s’explique dans l’exigence d’un règne du droit et dans l’office de juge.
Ce contenu a été mis à jour le 5 novembre 2015 à 12 h 48 min.